« Avec la diffusion prévue dans 190 pays, on va voir Pont-en-Royans dans le Connecticut, c’est quand même pas mal ! »
Raphaël Ferret, comédien
Saint-Marcellin Vercors Isère, avec sa palette de paysages variés entre les sommets du Vercors, les vallons des Chambaran et les bords de l’Isère, a souvent capté le regard des cinéastes. De nombreux films et séries ont trouvé ici un décor naturel à la fois authentique et spectaculaire. C’est le cas de Anthracite, nouvelle grosse production Netflix qui sort aujourd’hui, mercredi 10 avril, sur la plateforme et du prochain film d’Artus Un p’tit truc en plus prévu dans les salles de cinéma pour le 1er mai.
Principalement tourné en Isère de février à mai 2023, ce thriller « Anthracite » est largement inspiré de l’affaire de l’Ordre du Temple Solaire et offre un casting de qualité avec en tête d’affiche la comédienne Camille Lou et le rappeur Hatik notamment. Dans les 6 épisodes de cette mini-série, vous reconnaîtrez des images de Pont-en-Royans et les maisons suspendues, les berges de la Bourne, Presles, la grotte de Thaïs, le Mémorial de la Résistance, le château de Montvinay à Vinay.
« Avec la diffusion prévue dans 190 pays, on va voir Pont-en-Royans dans le Connecticut, c’est quand même pas mal ! »
Raphaël Ferret, comédien
Retour aux sources pour la réalisatrice Fanny Robert, originaire de la Matheysine, qui rêvait de voir son pays à l’écran et qui partage au Dauphiné Libéré : « Ce sont des coins dans lesquels je me balade depuis toute petite et c’est en effet un environnement extrêmement cinématographique […] L’univers de la fiction se nourrit beaucoup d’un imaginaire venu des États-Unis. Ils parviennent à rendre extraordinaire n’importe quel fond de vallée américain : pourquoi pas nous ? »
Nicolas Bontoux, directeur de l’Office de Tourisme, a même eu un petit rôle dans la série, il nous raconte :
Qui n’a jamais rêvé de faire carrière dans le cinéma ? Soyons réalistes, le talent d’acteur n’est pas donné à tout le monde. Mais heureusement, il y a toujours une place pour les figurants ! Moi-même, j’ai eu la chance de jouer dans le film « En attendant Bojangles » lorsque j’étais à Nice et récemment dans la série « Anthracite ». Imaginez-vous, la salle des archives de la mairie de Grenoble transformée en laboratoire pour l’occasion ! Le cinéma génère une économie florissante, boostant la demande en hébergement, restauration et autres services. De plus, les productions cinématographiques et télévisuelles ont un impact indéniable sur le choix des destinations touristiques, attirant les visiteurs grâce à la mise en valeur des environnements naturels et culturels. C’est pourquoi, à l’office de tourisme, nous facilitons la mise en relation entre les sociétés de production et les propriétaires de lieux de tournage potentiels.
Deuxième œuvre co-produite avec Auvergne Rhône-Alpes Production et dans les salles de cinéma dès le 1er mai : Un p’tit truc en plus avec Artus, Alice Belaïdi et Clovis Cornillac notamment. Cette comédie touchante et rafraîchissante est le premier long-métrage de l’humoriste et comédien Artus qui souhaite favoriser l’inclusion et mettre en avant des comédiens porteurs d’un handicap mental, trop souvent marginalisés dans l’univers du cinéma.
Le film a été en très grande partie tourné sur le territoire pendant plusieurs mois l’été dernier à Izeron, où se situe le décor du gîte, ainsi qu’au centre commercial E.Leclerc à Chatte, sur la rivière de l’Isère avec le club Aviron Sud Grésivaudan à La Sône et le Bateau à Roue Royans-Vercors à Saint-Nazaire-en-Royans.
Une belle aventure humaine très ancrée localement, en lien avec les acteurs du territoire, qui a permis de créer une cinquantaine d’emplois et de donner un rôle à une quinzaine de comédiens de la région.
Avec plus de 4,5 millions d’entrées en salles en moins d’un mois, ce film devient le plus gros succès de l’année au cinéma.
Nicolas Vivien, régisseur général du film, nous raconte son expérience de tournage sur le territoire :
La région de Saint-Marcellin Vercors Isère a offert à Artus et à la production l’opportunité de placer tous les décors avec une diversité visuelle dans un périmètre géographique proche. Nous avons pu trouver et installer notre gîte isolé en pleine nature au sein du Vercors. On entend d’ailleurs dans le village que c’est « le plus beau coin du monde ». On a eu la chance de tourner des scènes dans un environnement urbanisé à seulement quelques minutes de route, en passant par les Gorges du Nan qui ont donné le vertige à certains, et à la fois de réaliser une grande séquence d’aviron sur la Bourne, un petit moment de tranquillité et de liberté bienvenu pour nos comédiens.
Ce tournage fut autant d’instants pour découvrir et profiter pleinement de la région et de sa grande variété de paysages qui méritent d’être connus.
Un terroir et des habitants authentiques et chaleureux, des paysages naturels et diversifiés… Un véritable havre de paix qui a été le théâtre de nombreux tournages ces dernières années pour des films, émissions de télévision, séries etc.
Les Rivières Pourpres et Peindre ou faire l’amour à Vinay, Blanche comme Neige à Saint-Antoine-l’Abbaye, Le Papillon et Une hirondelle a fait le printemps à Châtelus…
Angélique Doucet, propriétaire de la Ferme du Clos, a inspiré Sandrine, le rôle principal interprété par Mathilde Seigner, dans « Une Hirondelle a fait le printemps »
Comment as-tu travaillé avec l’équipe de tournage pour coller à la réalité ?
Lorsqu’elle a su qu’elle avait le rôle, Mathilde Seigner souhait une immersion avec moi pour mieux s’imprégner dans son rôle et tout apprendre de la personne que j’étais, c’est-à-dire une néo-rurale, une personne qui vient de la ville, qui a tout quitté pour découvrir le métier de paysan. Je l’ai donc accueillie une dizaine de jours à la ferme, tout comme une stagiaire. Elle a bien joué le jeu, elle a été complètement avec moi. Elle a même conduit un tracteur après qu’on lui ait appris à le faire sans même avoir le permis ! Il y a des joies et des peines dans nos métiers, elle a pu vivre ces phases « en vrai ». Je ne souhaitais pas avoir de journalistes chez moi et elle n’était pas reconnue ici à la campagne (ça faisait d’ailleurs mal à sa fierté) j’ai donc pu l’amener partout incognito, c’était chouette. Je l’ai ensuite coachée sur ses lieux de tournage pour que l’histoire reste authentique.
Et l’est-il resté justement ?
Tout a globalement été gardé à l’identique dans le film, même si à la différence de Mathilde, j’ai eu beaucoup de mal à acheter au départ car je n’avais pas du tout de bagage agricole. J’ai par contre eu un bon accueil de mon entourage qui m’a bien coachée pour apprendre les techniques anciennes et acquérir du bon sens paysan. C’est seulement par la suite que j’ai suivi une vraie formation agricole pour pouvoir aménager et lancer ma propre production de fromage de chèvre. Ca m’a permis de pouvoir dire à tout le monde « ça y est, je suis une vraie paysanne ! » car sinon sans diplôme et sans expérience, je n’étais pas reconnue.
Qu’est-ce que ce film a changé pour toi ?
J’ai rapidement gagné en notoriété. Aux confins, de Châtelus, personne ne m’aurait trouvée avec mes fromages, tandis qu’à la sortie du film, les personnes venaient voir qui était la personne qui avait inspiré Mathilde Seigner pour jouer le film. Pour retenir l’attention du téléspectateur, j’ai également rapidement été associée à de nombreuses émissions TV : Echappeées Belles, Chroniques d’en haut, les Carnets de Julie… Après le film et depuis 25 ans, je suis sollicitée par la presse écrite sur les mêmes thèmes : être femme en milieu rurale et le changement de vie et les difficultés liées à l’installation. Les retombées durent encore !